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Handicapés asexués !

Un des aménagements nécessaires à la mise en conformité des bâtiments au regard de la législation "handicap", est celui des toilettes. En particulier, la réglementation relative aux sanitaires dans les ERP repose pour l'essentiel sur les principes d'égalité de traitement des personnes valides et handicapées. On y lit : "Chaque niveau accessible, lorsque des sanitaires y sont prévus pour le public, doit comporter au moins un cabinet d'aisances aménagé pour les personnes handicapées circulant en fauteuil roulant et comportant un lavabo accessible. Les cabinets d'aisances aménagés doivent être installés au même emplacement que les autres cabinets d'aisances lorsque ceux-ci sont regroupés. [...]".

On se retrouve alors, dans nombre d'établissements, mêmes neufs, avec 3 toilettes:

• 1 toilette hommes
• 1 toilette femmes
• 1 toilette handicapés

Bien sûr, ces 3 toilettes prennent de la place. Et comme on ne peut rétrécir celui aménagé pour les personnes à mobilité réduite, on réduit les 2 autres. On s'aperçoit alors de tous les avantages de ce nouvel équipement, imposé bien sûr par ces affreux défenseurs des droits de chacun...

Économiquement :

• Achat de 3 sanitaires au lieu de 2
• Nettoyage et entretien de 3 toilettes au lieu de 2
• 3 risques de fuites au lieu de 2

Ergonomiquement :

• Moins de place dans les toilettes "hommes" et "femmes", on enlève donc les portes manteaux (inutiles surtout l'hiver et quand il pleut !), et les lavabos (...!)
• Le panneau "handicap" étant souvent perçu du grand public comme "réservé aux personnes handicapés" et non "adaptées au personnes handicapées". Nos chers petits chérubins se retrouvent dans les toilettes (étroites) pour femmes, assis sur leur trône tels des rois, la porte grande ouverte, afin que leurs mères, en se contorsionnant un minimum, puissent oeuvrer.
• Ce même toilette, considéré comme "réservé", est donc peu utilisé, et le gestionnaire de notre établissement apprécie à sa juste valeur le "retour sur investissement" de cet aménagement : plus cher pour moins de confort (puisque ce sont les 2 autres qui sont utilisés !)...

Idéologiquement :

• Nous sommes bien d'accord, les personnes handicapés, et de surcroît celles se déplaçant en fauteuil, sont soit asexués (ni hommes ni femmes), soient totalement dépourvues de besoin d'intimité (autant mélanger hommes et femmes !).

Messieurs les architectes, merci de ne pas participer à cette ségrégation supplémentaire, faute de réflexion ! L'accessibilité d'un lieu peut être transformée en atout pour l'ensemble des visiteurs : les deux toilettes "hommes" et "femmes", dans bon nombre de cas, occupent à eux deux la même surface qu'un seul toilette adapté. Pourquoi ne pas envisager ne construire dès l'origine que 2 toilettes, tous deux adaptés : un pour les hommes et l'autre pour les femmes, qu'ils (elles) soient handicapé(e)s ou non ? Chacun y retrouverait son compte, et en particulier le grand public au sens "large" !

Nota : la fin de la réglementation précise : "Lorsqu'il existe des cabinets d'aisances séparés pour chaque sexe, un cabinet d'aisances accessible séparé doit être aménagé pour chaque sexe."... mais ces dernières lignes, curieusement, ne sont pas toujours lues...

 

Affichage

Retour de vacances, été 2008 ... ou "comment dissuader définitivement ces handicapés de venir encombrer nos lieux publics, notamment avec des affichages qui leur sont destinés".

Quand un lieu n'est pas accessible à des personnes handicapées circulant en fauteuil (car le site est techniquement impossible à adapter), quoi de plus dissuasif qu'un panneau "fauteuils s'abstenir", plutôt qu'une formule de politesse !